Il faudrait investir massivement pour produire localement et durablement

Notre enquête sur les start up industrielles, en collaboration avec le Collectif Startups Industrielles se poursuit. Aujourd’hui, nous parlons à Sandra Legel, fondatrice de BIOM Paris. (https://www.biom.paris)

Quel est votre parcours ? 

Hollandaise, je suis arrivée en France il y a un peu plus 30 ans, avant la signature du traité de Maastricht.  BIOM Paris est ma deuxième société. BIOM signifie « Business Innovant Ouvert au Monde » ! En partie en réaction à la culture française, qui semble peu tournée vers l’innovation et « le construire ensemble » à l’allemande. 

Par ailleurs, je fais aussi du mentoring et du conseil pour des entreprises, auxquelles j’apporte mon savoir-faire. Et je suis au conseil d’administration de plusieurs associations… 

BIOM ? Qu’est-ce ?

Partout, on trouve des accessoires pour la salle de bain, souvent peu innovants, pas toujours esthétiques, rarement éco-conçus, durables et fabriqués en France. La société actuelle est une société du jetable et remplaçable. BIOM Paris a pour mission de devenir la signature des accessoires éco-innovants français pour la salle de bain et ainsi que tous les objets du quotidien.  

En partie par défi, le premier produit que j’ai réinventé est un balai brosse pour toilettes ! En 4 ans, nous en avons vendu plus de 100.000 exemplaires ! Il est inusable et pourtant plus de 20% de nos clients repassent commande, souvent pour leur entourage. Les médias en parlent régulièrement et cela a permis de donner un coup de boost à nos ventes.

Nous possédons des moules industriels, et nous travaillons avec des partenaires industriels qui fabriquent, par injection, les produits que nous vendons. Cette notion de partenaire est très importante pour moi. Je n’aime pas le mot fournisseur. C’est une aventure humaine avant tout… Il y a certes des contrats, des produits, mais l’élément clé de la réussite est l’humain. 

Par exemple, avec Greenlog, notre logisticien, nous commettons chacun parfois des erreurs, mais le plus important est de réparer ces erreurs et d’éviter que nous produisions ces mêmes erreurs par la suite.

Nous distribuons en cross canal : des enseignes comme Leroy Merlin, le BHV, des boutiques comme Bazar Avenue, Welcome Bio Bazar, des  sites de commerce en ligne, dont le nôtre, des participations à des ventes privées, et aussi auprès des hôtels, grâce à notre partenaire distributeur Manusec, etc. 

Récemment, nous avons conclu un partenariat avec Tetra Pak. Avec un partenaire, Tetra Pak est parvenu à recycler le PolyAl de ses briques alimentaires qui a donné naissance à une nouvelle matière injectable. Ces produits sont vendus chez Leroy Merlin. Tetra Pak a réalisé une vidéo où l’on voit la brique se transformer en balai brosse WC ! C’est flatteur et très encourageant qu’une aussi grande entreprise ait choisi une aussi petite structure comme la mienne comme partenaire !

Depuis 3 mois, nous avons commencé  à distribuer en France d’autres produits design et durables, comme les mangeoires et nichoirs, fabriqués en Hollande avec cette même matière, le PolyAl.

Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontée ? 

Lever des fonds n’est pas simple dans ce monde du hardware pur. Un grand nombre d’investisseurs ne s’intéresse pas à cette industrie. Entre autres parce que le lancement est plus long qu’un projet tech par exemple et la rentabilité arrive donc plus tard.  Or, il est grand temps d’ investir massivement pour produire localement, durablement, pour garantir notre souveraineté.

Quels sont vos plans pour l’avenir ?

Le but est de sortir toute la gamme des produits éco-innovants pour la salle de bain avant la fin de l’année, une gamme qui est d’ailleurs déjà prête en termes de design. Puis agrandir l’équipe avec des personnes qui adhèrent à nos valeurs et qui comprennent les challenges à venir !

(Un produit de cette gamme : https://youtube.com/shorts/9fMD54DCc6M?feature=share)

Publié par Christophe Faurie

Président association des INTERPRENEURS. Nos entreprises ont une créativité hors du commun : c'est la solution aux problèmes du pays.

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