Boat Valley et la filière fluviale

Dans la poursuite de notre enquête sur la coopération en France, nous rencontrons un « cluster » récent : Boat Valley. C’est l’occasion de découvrir un secteur qui semble avoir l’avenir pour lui : la filière fluviale. (https://www.boatvalley.fr/)

Un entretien avec Frédéric Pothin.

Boat Valley ?

Boat Valley est situé à Saint Jean de Losne, qui est le premier port fluvial de France.

Le cluster est récent et compte 20 adhérents, qui emploient 150 personnes. On y trouve tous les métiers du fluvial, à l’exception, pour le moment, de la construction.

L’histoire de Boat Valley ?

J’ai commencé à travailler pour Boat Valley le 1er octobre dernier, je suis responsable GPECT.

A l’origine, en 2019, paradoxalement, Il y a une question de plantes aquatiques et deux entreprises qui ont créé un GIE, GreenCut. Mais tout n’a commencé qu’avec le Covid et le Brexit. Les clients et capitaines anglais sont partis. En outre, il est difficile de recruter : le territoire local connaît le plein emploi, et nous sommes à côté de pôles d’attraction tels que Dijon. Les entreprises du territoire ont décidé de faire front commun et de se mobiliser, pour l’emploi. Il faut à la fois fidéliser et recruter.

Comment avez-vous procédé ?

Avant que j’arrive, il y a eu un diagnostic métier. J’ai mis en place une politique marketing et de communication, avec un site web, une CVtèque, des actions de job dating, des rencontres avec les collèges, etc.

Cette mobilisation est-elle un succès ?

Pour le moment, il n’y a pas de vrais problèmes. La filière a bien résisté. Les touristes étrangers représentent une clientèle de luxe fidèle. Internet nous a amené 56 candidatures spontanées. Nous avons 6 postes à pourvoir.

Mais nous n’avons qu’une faible visibilité sur ce qui peut arriver.

Et l’avenir ?

Pour le moment la question est de fédérer les 20 membres du groupement. Tant qu’il n’y a pas de problèmes, ils ont peu de motivation pour coopérer.

Paradoxalement, nous avons 25 partenaires directs (France Travail, les fédérations d’employeurs, Greta formation…), tous prêts à nous aider ! Et les financements sont là !

J’ai noué aussi un partenariat avec le cluster Robotics Valley. Pour la manutention des bateaux et l’entretien des carènes, le caréneur exerce un métier manuel difficile. Il y a un potentiel pour la robotisation.

Nous avons de quoi implanter un chantier naval. En effet, ce qui est rare actuellement, on a du foncier, en particulier des friches industrielles. Avec l’UIMM nous lançons une étude de flux de prise en charge des maintenances de bateaux.

J’aimerais attirer un constructeur tel que Silent Yacht. C’est un constructeur de catamarans électro solaires. Ce qui correspond bien à la fois aux caractéristiques de la Saône et du Rhône, qui conviennent aux bateaux larges, et aux tendances du tourisme moderne : « tourisme slow » et décarboné. D’autant que nous avons une clientèle de luxe.

La location d’un séjour « All inclusif » en péniche hôtel, par exemple, coûte 100.000 euros par semaine, celle d’un catamaran, 3 500€ par week-end. C’est un atout sur lequel nous comptons jouer pour attirer des entreprises.

Nous participons aussi à une des sept enquêtes de la stratégie nationale du fluvial organisée par le gouvernement pour définir un plan d’actions pour les années à venir.

Publié par Christophe Faurie

Président association des INTERPRENEURS. Nos entreprises ont une créativité hors du commun : c'est la solution aux problèmes du pays.

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