Solo-entrepreneurs : soignez votre préparation !

La création du statut de micro-entrepreneur à la fin des années 2000 a eu pour résultat une forte croissance de la création d’entreprises en France. Leur nombre serait passé d’environ 2,4m en 2000 à près de 4m en 2022. Plus d’un million d’entreprises voyant le jour cette année-là. 

Malheureusement la plupart de ces nouveaux entrepreneurs ne sont pas préparés à leur métier. D’où 800.000 dépôts de bilan annuels. Comment les aider ? Un entretien avec Xavier Delaunay, de Pepinium.

Pourquoi est-ce difficile d’être un micro-entrepreneur ? Et pourquoi a-t-il besoin d’un accompagnement ?

Dans le domaine de l’accompagnement au reclassement des ex-salariés, la transition vers une nouvelle carrière est souvent un défi complexe. 

En effet, la grande majorité des entreprises ne prépare pas à la responsabilisation ou l’exposition directe aux risques de marchés devenus fluctuants et hyperconcurrentiels. (Et c’est l’intérêt des moteurs de recherche et réseaux sociaux de masquer la réalité, eux dont les ressources tiennent des surenchères publicitaires pour se démarquer.)

De plus, les futurs créateurs sont aujourd’hui sujets à une profusion d’injonctions et d’offres d’accompagnement dont les objectifs sont en quasi-totalité centrés sur le démarrage. Or, c’est l’arrivée qui compte, pour accroître l’actuelle trop faible part des gagnants de ce marathon. Car c’en est bien un qui se joue, le plus souvent à 3 voire 5 ans, lorsque les facilitations de départ doivent céder la place aux ressources propres de l’entreprise et de l’entrepreneur.

La clé d’un accompagnement responsable à la création d’entreprise est une étude approfondie des potentiels du créateur.

Comment bien prendre ce problème ?

Décryptons le sujet.

La principale clé du succès entrepreneurial réside dans la réalisation préalable d’une étude approfondie des motivations, des potentiels, des compétences et des besoins propres à chaque individu.

Cet investissement initial dans la compréhension profonde de la personne constitue la base d’un accompagnement personnalisé et efficace. Efficace pour comprendre comment se déclenchent les compétences requises, et apprendre à les développer ou les trouver !

Car LE moyen de toucher à la source de la performance économique et sociale c’est… la compétence.

Quelle est l’importance des motivations ?

Comprendre les motivations d’un individu est essentiel pour orienter efficacement son parcours professionnel. C’est là où se situeront ses réserves d’énergie pour s’engager, se confronter, revisiter ses idées initiales et ses comportements futurs.

Certains peuvent chercher un passage en entrepreneuriat pour des raisons financières, d’autres pour réaliser des aspirations personnelles, d’autres pour résoudre des dysfonctionnements de marché, d’autres, beaucoup plus nombreux en fait, pour acquérir autonomie, sens et reconnaissance.

En identifiant ces motivations, les professionnels de l’accompagnement peuvent adapter leurs conseils et actions, maximisant ainsi l’engagement et la satisfaction du candidat qui pourra différencier ce qui relève des sources d’énergie durables (la rentabilité, la satisfaction client, la mobilisation heureuse des parties-prenantes…). Des énergies, certes respectables et légitimes, mais qui sont le plus souvent exacerbées par l’intense marketing publicitaire des vendeurs de « solution » aux entrepreneurs.

Comment explorer le potentiel Individuel ?

Chaque personne possède un ensemble unique de compétences, d’expériences et de traits personnels. L’identification et l’évaluation de ces potentiels individuels permettent de définir des pistes de reconversion réalistes et alignées sur les forces de la personne. 

Une telle approche favorise la confiance en soi et la réussite dans la nouvelle entreprise.

Car les résultats commerciaux et donc financiers (gage de sa pérennité) ne seront que l’effet de compétences effectivement mises en action. Celles du porteur de projet, de ses associés ou salariés ou… celles des prestataires externes que le créateur, en véritable DRH, doit savoir identifier, convaincre, mobiliser et fidéliser.

L’étude approfondie des compétences et des lacunes de l’individu est donc cruciale.  Elle doit (et c’est bien la particularité de l’accompagnement entrepreneurial) se compléter par une véritable appropriation de ces éléments par le futur entrepreneur !

Cela permet de déterminer les domaines où le développement est nécessaire et d’orienter les efforts de formation de manière ciblée. En comblant les lacunes tout en capitalisant sur les compétences existantes, l’ex-salarié est mieux préparé pour relever les défis de sa nouvelle trajectoire professionnelle, puisque c’est bien lui qui doit en prendre le contrôle, sans illusion, ni influences commerciales externes.

En tenant compte des spécificités de chaque personne et du projet concerné, les professionnels peuvent concevoir avec le futurs chef d’entreprise des plans d’action adaptés. Cela peut inclure des formations spécifiques, des conseils en gestion du changement, ou encore des stratégies de réseautage personnalisées.

C’est enfin une protection fondamentale contre toutes les décisions impulsives que les vendeurs de logiciels, publicités, financements, etc. recherchent pour capter le plus vite possible le néoentrepreneur.

Tant qu’il ne devient pas trop regardant sur les dépenses ou ne connait pas vraiment ses besoins, le créateur est forcément plus fragile. (La posture responsable des achats/ventes se déploie moins facilement avec des ressources publiques ou sponsors assurant le financement…).

Quid du projet professionnel ?

L’analyse professionnelle indépendante et professionnalisée est un préalable Incontournable pour les transitions professionnelles entrepreneuriales.

Les objectifs professionnels et personnels des individus sont devenus plus personnalisés et diversifiés. Certains peuvent aspirer à des carrières hybrides, mêlant plusieurs compétences, tandis que d’autres peuvent viser des domaines émergents. 

L’immense majorité étant issue des parcours et de la culture du salariat (même pour les cadres) est sujette aux influences médiatiques, publicitaires voire politiques qui, toutes, flattent l’entrepreneur dans le sens de leurs propres croyances et intérêts.

Un professionnel spécifiquement formé est équipé pour déchiffrer cette complexité, identifier les tendances du marché et aligner les objectifs individuels sur les opportunités réelles du monde professionnel en mutation. Il sera apte à déterminer comment les compétences existantes peuvent être adaptées et comment les lacunes peuvent être comblées pour s’adapter à ces évolutions. Ce qui impacte d’évidence n’importe quel prévisionnel.

Les professionnels formés à cet effet peuvent naviguer avec précision dans les aspects psychologiques et émotionnels, orientant ainsi les individus vers des trajectoires professionnelles en harmonie avec leurs valeurs et leurs objectifs personnels.

Que doit-on demander à l’accompagnant d’un micro-créateur ?

L’indépendance, afin de garantir l’objectivité.

L’indépendance de l’analyse est cruciale pour assurer une évaluation objective. Un professionnel indépendant est libre des liens avec des solutions spécifiques de formation, de financement ou d’accompagnement, ce qui évite les conflits d’intérêt. Cette impartialité permet de recommander les meilleures solutions adaptées à chaque individu, sans aucune pression externe.

En résumé ?

En résumé, avant d’entamer un accompagnement à la création d’une nouvelle carrière de type entrepreneurial, il est impératif de réaliser une étude approfondie des motivations, des potentiels, des compétences et des besoins propres à chaque individu. 

C’est la source même de la performance de comprendre comment se déclenche et se développe les compétences requises.

Cette approche personnalisée maximise les chances de succès et garantit que l’accompagnement est aligné sur les objectifs et les réalités de chacun. 

Les professionnels de l’accompagnement jouent ainsi un rôle essentiel dans la facilitation d’une transition professionnelle réussie. Leur déontologie ira dans le sens d’une prescription de cet audit personnel via des acteurs indépendants de leurs propres intérêts immédiats (capter des créateurs) et spécifiquement professionnalisés. C’est la base même de mesure d’impacts positifs de leur accompagnement à moyen et long terme puisque la qualité de celui-ci concourt pour les plus faibles estimations à 50 % des facteurs de réussite.

C’est le sens d’un travail mené depuis 10 ans par la société d’ingénierie pédagogique PEPINIUM et l’association professionnelle FNPAE.

Seulement, alors que les modèles, outils, méthodes étaient validés auprès de publics nombreux et partenaires de premier plan (Initiative France, BGE, AG2R, CCI, Chambre de métiers, …), les réformes de la formation professionnelle et les aléas des politiques publiques en matière de développement économique local ont nécessité de mettre en pause le passage à une nouvelle étape…

Ils recherchent à ce jour des professionnels de l’accompagnement RH (en entreprise ou cabinet) susceptibles de s’approprier les outils et en assurer le développement, des acteurs de la création (financement, conseil) engagés à faire la différence avec cette offre de rupture, des co-investisseurs et… successeurs portant le flambeau d’un projet qui a déjà fortement « essuyé les plâtres » et nécessite d’être porté par des compétences nouvelles pour « délivrer » tout son potentiel.

Car ici le cordonnier sait bien se chausser en faisant d’une analyse pointue de ses forces et faiblesses le gage d’un développement prospère et efficace.

Publié par Christophe Faurie

Président association des INTERPRENEURS. Nos entreprises ont une créativité hors du commun : c'est la solution aux problèmes du pays.

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