Spécialiste environnement et sociétal du ballon captif

En collaboration avec le Collectif Startups Industrielles France, l’association poursuit ses rencontres avec une nouvelle génération d’entrepreneurs… 

Aujourd’hui nous découvrons EONEF et les multiples intérêts du ballon captif. Un entretien avec Julie Dautel, co fondatrice. (Très beau site, ici : https://eonef.com)

Pourriez-vous nous présenter EONEF ?

Après un cursus artistique et en design industriel j’ai lancé EONEF en parallèle d’un master à Sciences Po Paris. Je suis en charge de la commercialisation, du marketing et de la communication au sein de l’entreprise. Mon cofondateur Cédric Tomissi est à la direction technique.

Nous sommes une entreprise à mission. Notre mission, c’est préserver l’environnement, et aider les populations fragiles ! Nous œuvrons à rendre les territoires plus résilients en leur apportant des services aériens par ballon captif. Notre objectif est de démocratiser les ballons captifs à hélium en les rendant accessibles ergonomiquement, financièrement et opérationnellement.

Ils permettent de déployer un réseau télécom ou d’observation aérien en moins d’1h sur des sites isolés.
Nos ballons supportent des antennes, des caméras ou d’autres capteurs, par exemple pour la mesure de la qualité de l’air.
 

En prenant de la hauteur rapidement un ballon permet d’augmenter la zone de couverture des capteurs en s’affranchissant du relief et du bâti.
Les ballons EONEF volent de plusieurs jours à plusieurs semaines. Ils permettent, donc, de longues missions sur le terrain.

L’avantage du ballon EONEF est de pouvoir transporter une charge équivalente à celle de ses concurrents bolloniers, mais en étant beaucoup plus petit (20m3). Il est beaucoup plus facile à utiliser, et moins coûteux que ce que proposent les acteurs du secteur. De plus, si on le compare à un drone, il a une durée de vol bien plus conséquente.

Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?

La société a levé de l’ordre de 1,2m€ en plusieurs fois. Cela nous a permis de développer de premiers prototypes. L’un d’entre eux a servi à mener une, passionnante !, étude des évolutions de la faune australienne.

Maintenant, nous en sommes à la phase d’industrialisation de notre production. Et il est difficile de trouver des financements. 

Les applications civiles aux applications environnementales, celles qui nous motivent, exigent des prix faibles (30 à 40K€). Ils ne peuvent être atteints que par effet d’échelle.

Au moment où l’on réalisait ce virage, en 2020, s’est déclarée l’épidémie de COVID. Du coup le “pipe” s’est trouvé bloqué. Le seul marché qui continuait à être actif était celui de la sécurité. La société a décroché des projets pour la marine et la gendarmerie, pour lesquels elle a développé un nouveau ballon caméra. Ces commandes nous posaient, d’ailleurs, la question de leur cohérence avec notre mission. 

Cet été nous aurions voulu être en Gironde ! Nos ballons auraient pu considérablement réduire les surfaces de feu. Dommage ! 

Trouver un local adapté à notre activité a des prix abordables (qui plus est en Ile de France) a aussi été un défi important…

Depuis, le ciel semble s’éclaircir. Nous avons bon espoir de trouver une voie pour industrialiser notre premier produit et nous comptons livrer nos clients dès la rentrée 2023.

Qu’est-ce qui aurait pu vous être utile ? 

La mise en place d’un accompagnement des jeunes entrepreneurs industriels et la rencontre de pairs plus expérimentés. 

Le fléchage de financements et aides aux entreprises industrielles. 

L’accès à des locaux aux tarifs encadrés et adaptés à nos besoins (quai de déchargement, volume, atelier, dalle pouvant accueillir des machines).

Comment voyez-vous l’avenir ? 

Le secteur du ballon captif s’ouvre. Le ballon captif se démocratise ! Nous voulons en être le spécialiste environnemental et sociétal !