Yanis Anteur et son entreprise, Miraxess, ont, tout simplement, le projet de remplacer le PC. (https://miraxess.com/)
Poursuite de nos portraits de start up industrielles, en collaboration avec le Collectif Start up Industrielles France.
Quelle est la genèse du projet ?
Ma vocation est d’entreprendre. En première année d’école de commerce en 2011, j’ai eu l’idée de transformer le téléphone en PC portable en observant les habitudes évoluer vers le mobile et en essayant de rationaliser l’industrie du PC. En 2015, à la fin de mes études, j’ai créé mon entreprise, Miraxess, afin de révolutionner le monde du PC par la convergence mobile.
Et comment cela s’est-il passé ?
En ce qui concerne le financement, nous avons eu des bourses et des aides de la BPI. Mais, en termes de R&D, nous avons été très mal accompagnés. Nous avions l’impression que les bureaux d’études avec lesquels nous travaillions n’étaient là que pour consommer les aides que nous avions obtenues.
Heureusement, nous avons été aidés par un Français, en Chine. Alors que, en France, personne ne connaissait la technologie USB-C displayport, en Chine elle était partout. En revanche, nous avons eu beaucoup de difficultés, car les Chinois ont des manières très particulières de travailler, et besoin de beaucoup être accompagnés. Mais cela a fini par marcher.
En 2019, nous avons réussi à produire pour la première fois et à commercialiser notre solution Mirabook.
Comment avez-vous financé votre projet ?
D’abord par une bourse French Tech Emergence, et deux fois en love money, avec, à chaque fois, doublement par la BPI.
Puis nous avons réussi une levée en crowdfunding de 240.000€, ce qui était un record, à l’époque.
En 2017, 2018, on s’est trouvé sans argent pour produire. On a fait appel aux fonds d’investissement français. Ça ne s’est pas bien passé. Les rares qui nous ont reçus, nous ont reproché de ne pas avoir de première production. Les banques n’ont pas suivi.
Heureusement, à 2 mois de la banqueroute, une personne qui avait participé au crowdfunding a investi 250.000€. L’argent appelant l’argent, nous avons trouvé 450.000€, ce qui, avec l’aide de la BPI, nous a permis de lever 800.000€.
Dernièrement, après 14 mois de lutte, nous avons levé à nouveau 2,5m€. Je suis épuisé.
Où en êtes-vous en termes de ventes ?
Nous avons vendu 3000 unités dans le monde. Nos gros clients sont les forces de police en Angleterre et en Irlande. Notre marché est l’étranger. En France, personne ne veut prendre de risques.
Notre stratégie est le BtoB, en particulier le BtoG : les gouvernements semblent très intéressés. Ensuite, nous attaquerons le BtoC, qui est notre véritable cible.
Et l’avenir ?
A terme, ce type de produit, couplé avec le cloud, va remplacer le PC.
En comparaison avec le PC, il y a 56% de moins d’émissions de CO2, et cela réduit le budget PC de 70%.
C’est pour cela que le Mirabook est la solution d’avenir qui va remplacer et moderniser une industrie en peine de renouvellement. D’ici la fin de la décennie vous pourrez voir les produits Miraxess partout !
Quel est le principal problème que vous devez résoudre ?
Les investisseurs français n’aiment pas le hardware. Même le réseau entreprendre nous a dit que nous étions trop ambitieux. On nous a conseillé de partir aux USA…
On a été bloqués 14 mois. On a bien cru que l’on était en train de creuser notre tombe…
Comment ne pas vous faire prendre le marché par un gros concurrent ?
Il faut aller vite. Cela signifie d’autres partenariats avec des fabricants de téléphones et une stratégie grands comptes.
Un avis sur « Mirabook va remplacer le PC »