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Top boss, marque de fabrique des interpreneurs

Une des marques de fabrique des interpreneurs est Top boss. Top boss réunit un dirigeant et un petit nombre de membres de l’association. Notre ambition est de lui donner un coup de pouce pour qu’il devienne un « interpreneur », c’est-à-dire un dirigeant « qui sorte de son entreprise », pour appliquer son talent d’entrepreneur à son « écosystème ». 

Nous avons analysé notre première série d’expériences, à l’occasion de la publication d’un entretien avec le dirigeant de la société LOMAREC. Voici nos principales conclusions :

Top boss

En quoi consiste Top boss ? Tout commence avec une mise en relation. Quelqu’un nous parle d’un dirigeant ayant besoin d’aide. L’un d’entre-nous le rencontre. Il identifie avec lui une question à résoudre. Il propose à des membres de l’association, choisis pour leur familiarité avec un des aspects de cette question, de se joindre à lui, pour une séance Top boss en visio conférence. 

Il leur transmet l’information qu’il juge nécessaire. Après une réunion de préparation, la séance Top boss a lieu. Elle dure deux heures. C’est une discussion à bâton rompu autour de deux thèmes :

  1. « Le potentiel ». Le dirigeant lui-même. Il parle de son histoire, de ses envies…
  2. « Interpreneurs ». Le dirigeant présente son environnement.

Ce simple échange a un résultat surprenant : le dirigeant ne se voit pas tel qu’il est, pas plus qu’il ne perçoit correctement la situation dans laquelle il se trouve.

Ce n’est qu’alors que l’on peut aborder la question qui le préoccupe.

Notre invité peut être accompagné d’un « tiers de confiance ». Celui-ci est une personne vers laquelle il se tourne quand il a besoin de conseil. Son rôle dans la démarche Top boss est d’assister à la séance, puis d’aider le dirigeant dans la mise en œuvre des décisions qu’il a prises à la fin de celle-ci. 

Qu’apportons nous aux entrepreneurs que nous aidons ?

Nous pensons que c’est de la « bienveillance ». « Contrairement à ce dont est convaincu le dirigeant, il y a de la « bienveillance » autour de lui. « Il y a un écosystème qui vous accompagne », « des gens qui vous veulent du bien, BPI, CCI ou autres. » Les interpreneurs sont là pour aider l’entrepreneur à constituer un réseau qui le soutienne.

Car, le mal du dirigeant, c’est l’isolement. « A force de prendre des coups », il a fini par se convaincre de cet isolement. C’est « très dangereux ». Il devient pathologique : « on s’isole de tout le monde, y compris de sa famille ». « Quand on croit que l’on est isolé, on est cuit. » Or, « l’enfermement, c’est volontaire ».

« La règle, c’est : jamais seul ». Il faut « casser l’isolement ». Il faut « démonter tout ce qui peut lui faire croire qu’il est seul ». D’où un premier bénéfice de Top boss : « on le décroche du quotidien, on tourne ses yeux vers l’horizon ». 

Mais, pour sortir de son isolement, le dirigeant doit « trouver les bonnes personnes à qui se confier ». La confiance est une question critique, en France. « On a un problème de confiance vis-à-vis de tout le monde. » « On ne se livre plus. » « Les entreprises se voient toutes comme concurrentes. » Message de Top boss : « reprenons confiance ». « En nous, d’abord. » 

Les spécificités de Top boss

Par rapport à d’autres dispositifs d’aide fournis par l’Etat ou par des pairs (cercles de dirigeants), la particularité de Top boss est l’indépendance. L’absence de lien entre le groupe et le dirigeant. « Avec le programme X, on n’est pas libre de tout dire. » « Nous, on est juste là deux heures. » « On n’attend rien, on ne facture rien, on est là pour le résultat : aider. » « Je ne les connais pas, je suis libre » comprend le dirigeant. Ce qui lui permet de se livrer sans arrière pensée – sans quoi ce type d’exercice ne peut réussir.

Seconde force de Top boss : pousser le dirigeant dans ses retranchements, l’amener à se transcender. « Ce qui manque aux clubs d’entrepreneurs, c’est aller au fond des choses. » Les programmes que nous avons examinés amènent l’entreprise à s’améliorer, par exemple à se moderniser ou à éviter des lourdeurs administratives. C’est bien, mais ce n’est pas assez. Top boss recherche, en quelque sorte, une « victoire par KO » : l’expression du véritable potentiel de l’entrepreneur. Pour y parvenir, il faut la stimulation de « pairs ».

Les caractéristiques de Top boss

Top boss apporte l’aide de gens de confiance. Parce que le groupe est « bienveillant », du fait d’une absence d’intérêt, de son expérience et de sa compétence. « On est crédibles, on est sincères, on va au fond des choses. » La diversité d’Interpreneurs (« des profils, très différents », « cross culturels », « pas d’a priori régional ») rend le groupe objectif. 

Ce que le dirigeant a en face de lui, avec Top boss, c’est ce dont « il a toujours rêvé » : « un comité de direction haut de gamme », « qui le challenge ». C’est aussi l’idéal de « l’individualiste » qu’est tout Français : « une équipe pour lui seul », « un focus sur lui seul ».

La séance Top boss, c’est « faire ensemble autrement ». C’est à la fois « le plus près et le plus loin », la perspective stratégique tout autant que le « zoom » sur le détail voire un problème personnel du quotidien. 

L’exercice est réussi lorsque le dirigeant « passe de DG à président », qu’il « prend de la hauteur », « devient stratège », « prévoit l’avenir ».

L’expérience de Top boss

Le dirigeant n’avait jamais eu une pareille expérience, nous dit-il. Ce qui le frappe : « la bienveillance ». Et, pour autant, « c’est un électrochoc ». Car s’il voit un potentiel dont il n’était pas conscient, il comprend aussi qu’il est seul à pouvoir le révéler. Il va devoir fournir un effort supplémentaire…

En fait, ce que Top boss démontre, c’est à quel point le dirigeant français est seul. Même si nous avons une grande expérience (nous pratiquions déjà cette technique 10 ans avant la création des interpreneurs), Top boss n’est pas beaucoup plus qu’une conversation entre dirigeants d’entreprise. Il est étonnant qu’il puisse en sortir un changement aussi radical.

Dernièrement, un dirigeant nous disait qu’il venait de rencontrer un de ses concurrents. Celui-ci était très abattu. Il attribuait à cet état dépressif une erreur grave qu’il venait de commettre. Le dirigeant concluait que ce qui avait manqué à cette personne était un accompagnement du type de celui que nous lui avions apporté.

Pont clé : la « valeur ». Systématiquement, la séance révèle au dirigeant que son entreprise a une valeur qu’il ne voyait pas (et, même, a une valeur, tout court !). Elle se trouve généralement dans un savoir-faire qui s’est développé comme une sorte de béquille pour l’activité d’origine, soumise à une concurrence qui lamine tout avantage compétitif. 

Par exemple, dans le cas de LOMAREC (voir ci-dessous), le métier initial de la société était la location de matériel pour les réceptions. Ce métier, très sensible à l’aléa (attentat, élection, épidémie…), ne lui rapportait quasiment rien. Elle a découvert que, à côté de celui-ci, elle avait acquis un savoir-faire logistique, et qu’il est en grosse demande à l’ère du commerce électronique. 

Cette valeur est la solution à tous les problèmes du chef d’entreprise : son besoin de reconnaissance, son manque « d’attractivité » en particulier en tant que recruteur, et, le « défi », qu’il n’ose plus même tenter de relever, pourtant « la partie intégrante de son parcours » : la transmission de son entreprise.

Ces observations nous font penser qu’une autre caractéristique du dirigeant français est d’être un entrepreneur « pur ». Contrairement à ses équivalents étrangers, qui le sont de plus en plus, il n’est pas gestionnaire. Il ne ressemble pas du tout, par exemple, au dirigeant allemand qui, la plupart du temps, hérite entreprise, équipe de direction et expérience familiales. Il n’a pas appris à mettre en valeur son talent et celui de son entreprise. 

A qui convient Top boss ?

Il faut au dirigeant un état d’esprit particulier pour participer à Top boss. Tout est une question de motivation.

Ce n’est pas le potentiel de son entreprise, la possibilité de s’enrichir ou autre qui le motive. Pas plus que la spirale de la faillite. (Car, alors, il est presque toujours trop tard.) Non, ce qui en fait un « bon client » pour Top boss, c’est une frustration. Elle peut être de toute nature, de l’incapacité à lever des fonds à une révolte contre l’injustice d’un confinement imposé par l’Etat, en passant par la certitude d’avoir une bonne idée, mais ne pas parvenir à « s’y mettre »…

Un résultat immédiat ? 

La séance Top boss a un effet surprenant. Mais, si elle produit une sorte de basculement, le changement ne fait que commencer. L’expérience montre alors qu’il faut « laisser du temps au temps ». Le dirigeant « vient de loin », il a plusieurs compétences à acquérir. Le changement progresse à l’occasion de crises. Si l’on parvient à les exploiter, chacune permet le franchissement d’un nouveau cap. 

Nous avons aussi appris que nous devons prendre nos distances de l’entreprise, au moins dans un premier temps. En effet, nous constatons que, sinon, il se développe entre elle et nous un phénomène d’interdépendance, que nous ne savons pas expliquer. Est-ce un contre-coup de la solitude du dirigeant ? Il rêvait de rencontrer des gens « bienveillants » et de travailler avec eux ? En tout cas, c’est dangereux. Car le chef d’entreprise est le seul responsable de son affaire. Son anxiété de survie ne doit jamais s’affaiblir.

Les motivations de Top boss

Un lecteur de la première version de ce texte nous a demandé ce que recherchaient les participants à Top boss. Voici quelques observations :

  1. Il y a le dirigeant aidé. Il gagne un changement radical de son « bien être à la vie ». Il retrouve l’envie d’entreprendre qu’il avait quand il a lancé son affaire. A la fin de la séance, il sourit.
  2. Il y a celui qui nous a mis en relation avec ce dirigeant (que nous appelons parfois le « tiers de confiance »). Lui voyait que ce dernier était en difficultés et ne savait pas quoi faire pour lui. Il est heureux d’avoir été utile.
  3. Et il y a les membres de l’association des interpreneurs. Ce qu’ils trouvent dans l’aide c’est une stimulation intellectuelle. C’est mieux qu’un film de Sherlock Holmes, et ça ne dure pas plus longtemps ! Deux heures pour voir ce que le dirigeant ne voit pas : qu’il est une pépite ! Deux heures pour découvrir toute une vie, tout un métier, tout un talent, et résoudre une énigme extraordinairement curieuse : pourquoi, la réussite n’a-t-elle pas couronné tout cela ! Quand on découvre la solution, généralement évidente !, il se passe quelque-chose de fantastique !

Approfondir :

Interview de Philippe Mella, PDG de LOMAREC :

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Publié par Christophe Faurie

Président association des INTERPRENEURS. Nos entreprises ont une créativité hors du commun : c'est la solution aux problèmes du pays.

2 commentaires sur « Top boss, marque de fabrique des interpreneurs »

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