La particularité de la PME est de rencontrer les mêmes problèmes qu’une multinationale, mais de ne pas en avoir les moyens. Nous cherchons à identifier la manière de résoudre cette question critique, notamment via l’émergence d’une offre de services externalisée.
Aujourd’hui, après le DRH et le CDI en temps partagé, nous découvrons une offre originale : la gestion de projet externalisée.
Un entretien avec la co fondatrice d’Hypathie, Véronique Gricourt.
Quel a été votre parcours ?
Ma formation de vétérinaire m’a programmée pour le conseil et l’accompagnement : méthodologie de diagnostic, pronostic et traitement. Une thèse longue m’a amenée à collaborer avec des partenaires pour les expérimentations (laboratoire de recherche, clinique vétérinaire équine) et à trouver des financements (laboratoire pharmaceutique).
Ensuite, j’ai voulu comprendre l’environnement économique et de l’entreprise, ce qui m’a amenée à compléter ma formation à Science Po, section EcoFi, équivalent d’une école de management.
Pendant dix ans dans un cabinet de conseil, pour développer son pôle pharmacie et agroalimentaire, j’ai pu décliner la méthodologie du praticien au conseil aux entreprises : analyse de besoins, synthèse, proposition et mise en place de solutions. Ainsi, en plus d’une grande persévérance et d’une capacité naturelle à identifier où trouver des ressources, j’ai révélé un talent de développement commercial.
Du fait de raisons familiales, notamment 5 enfants, j’ai réorienté ma carrière. J’ai dirigé un groupement technique de vétérinaire ruraux en Saône et Loire. Il s’agissait de défendre le praticien et valoriser la profession. J’ai joué sur le maillage très étroit des vétérinaires pour vendre sa capacité de réalisation d’enquêtes et d’études cliniques auprès de laboratoires de recherche, d’industriels pharmaceutiques, et de collectivités.
Puis, j’ai participé à la création d’une entreprise dans le traitement des effluents. Je m’occupais du commercial et du sourcing de produits auprès d’industriels qui voulaient s’implanter en France. Ayant repris l’entreprise, j’ai développé une petite activité de rétrofit. Mais je n’ai pu que constater que le dirigeant est bien seul lorsqu’il doit gérer des contrats avec de grandes sociétés. J’ai donc dû arrêter l’activité.
A ce point, un élu m’a sollicitée pour une mission de développement économique d’une communauté de commune du Charolais. Dans cette expérience passionnante, j’ai accompagné des industriels dans leur projets d’innovation, aidé à la reprise d’une entreprise phare du patrimoine industriel local, mis en place et animé des projets transversaux pour le territoire (projet alimentaire territorial, programme Territoires d’Industrie, programme d’économie circulaire, pôle céramique). J’ai ainsi découvert combien l’écosystème territorial des entreprises est riche pour aider à leur développement, mais aussi combien il est peu utilisé par les chefs d’entreprise : méconnaissance des institutions par les dirigeants, différences de culture et de temporalité entre le monde des collectivités et celui de l’entreprise.
C’est alors que je me suis lancée dans la reprise d’une entreprise, avec un associé, mais l’étude de marché que nous avons menée nous a conduits à monter notre propre société !
Quel a été votre diagnostic ?
Le dirigeant est seul dans son coin, et « le nez dans le guidon » de l’opérationnel. Il a des idées mais ne parvient pas à les concrétiser faute de temps, de ressources humaines disponibles, d’accès aux technologies disponibles, de connaissances des financements. Ou bien il souhaite tester de nouveaux produits et ne veut pas charger son bureau d’études qui est concentré sur le cœur de métier.
Par exemple, il veut réduire la pénibilité au travail d’opérateurs logistiques, en créant des unités de chargement innovantes. Ou, encore, il veut faire reproduire un outil de contrôle qualité fournisseur en y ajoutant de nouvelles technologies (traitement du signal de capteurs). Autre exemple, il envisage un équipement autonome qui lui permette de travailler dans une zone inaccessible à l’homme.
Nous intervenons en amont d’un bureau d’études « classiques » et en partenariat avec lui. Nous aidons le chef d’entreprise à conceptualiser son projet, nous le faisons profiter de notre veille technologique, nous apportons des briques technologiques, nous réalisons des prototypes, et des tests. En complément et en amont, nous recherchons des aides pour le financement de la mission d’Hypathie, et autres besoins de développement et investissement. Pour cela, nous nous appuyons sur nos réseaux, et sur tout l’écosystème autour de l’entreprise. C’est de la gestion de projet externalisée.
Qu’est-ce qui fait qu’un dirigeant décide de travailler avec vous ?
Pour dépasser sa méfiance initiale vis-à-vis du « coût du conseil », il faut le convaincre du retour sur investissement par des chiffres et des illustrations sur la réduction des coûts, le gain de temps, l’accès à de nouveaux marchés, l’accès à des financements, le développement concret d’innovations. Sa confiance va aussi venir de notre capacité à l’écouter, à comprendre sa demande, à analyser les besoins des utilisateurs pour concrétiser un projet.
En fait, il achète l’accompagnement de A à Z : analyse, études, concept, test de concept, et financements.
Un avis sur « Hypathie : gestion de projets d’innovation externalisée »